Dans notre deuxieme etude, l’ecart etait encore plus prononce: plus de deux fois plus d’etudiants croyaient que les autres premieres annees avaient plus d’amis qu’eux, plutot que l’inverse –55% contre 26%. Les etudiants croyaient egalement que leurs pairs passaient 24% de leur temps a socialiser avec de nouveaux amis a l’universite, contre seulement 20% quant il s’agissait d’eux-memes.
Comment ces croyances affectent notre bonheur
Pour evaluer le bonheur et la solitude, les eleves ont indique leur degre d’adhesion a des affirmations comme «Mes conditions de vie sont excellentes» et «Je me considere comme un solitaire».
Fait important, ces resultats restaient stables meme is que les eleves avaient effectivement. En d’autres termes, meme lorsque les eleves avaient un nombre d’amis superieur a la moyenne, le fait de croire que leurs cais qu’eux continuait a nuire a leur bien-etre.
Alors pourquoi fonctionnons-nous ainsi?
Notre etude tend a demontrer que l’aspect public des activites sociales des autres peut amener les gens a croire qu’ils sont plus gates qu’eux socialement parlant.
Etant donne que les activites sociales comme manger ou etudier avec des amis se deroulent souvent en public, ou elles sont faciles a voir, les eleves surestiment probablement la frequence de ces activites dans la vie de leurs pairs.
Les medias sociaux jouent egalement un role dans cette evaluation erronee. Dans l’etude que nous avons publiee plus tot cette annee, les etudiants de premiere annee etaient plus susceptibles de penser qu’ils n’etaient pas bien integres a l’universite apres avoir regarde photos de leurs pairs sur Facebook, dans lesquelles ils interagissaient avec d’autres etudiants.
Nous n’avons pas encore recueilli de donnees qui nous permettraient de comprendre a quel point ces sentiments et croyances sont repandus en dehors de l’universite. Cependant, sachant qu’il est extremement frequent de se sentir seul lorsqu’on demenage ou qu’on change de travail, il est possible que ces perceptions sociales erronees se manifestent chaque fois que les gens changent d’environnement social.
Un peu d’espoir
Notre etude prouve aussi que ces perceptions peuvent evoluer au fil du temps. Quand nous avons suivi un sous-groupe d’etudiants et leur avons pose des questions identiques quatre a cinq mois plus tard, nous avons fait deux constatations cles : plus tard dans l’annee scolaire, les etudiants etaient moins nombreux a croire que les autres avaient plus d’amis qu’eux.
Ces resultats semblent montrer que la tendance a voir les autres comme plus «competents» sur le plan des relations sociales peut chatstep evoluer, potentiellement a mesure que les gens apprennent a mieux connaitre leurs pairs et realisent que ces derniers n’ont pas reellement plus d’amis qu’eux.
Notre etude tend aussi a prouver que ces croyances quand leur intensite reste moderee– ne sont peut-etre pas si nocives que cela. Les etudiants qui croyaient initialement que les autres eleves avaient plus d’amis qu’eux se sont finalement fait plus d’amis que les autres, quelques mois plus tard. Il semble donc que les personnes qui se sentent legerement, mais pas desesperement «a la traine» sont peut-etre plus motivees pour partir en quete de nouvelles amities. Et une fois qu’ils ont «gagne» des amis, les gens sont moins susceptibles de croire que les autres en ont plus qu’eux.
Si vous avez deja eu l’impression que tout le monde avait plus d’amis et de connaissances que vous, il y a de fortes chances que vous ne soyez pas le seul. Mais si vous savez profiter de cette impression pour parler a un collegue ou dejeuner avec un ami que vous n’avez pas vu depuis longtemps, cette croyance pourrait bien, in fine, vous aider a developper vos relations sociales!
Une proportion surprenante d’etudiants croyaient que leurs pairs avaient plus d’amis et passaient plus de temps a socialiser qu’eux-memes. Dans notre premiere etude, 48% des etudiants de premiere annee croyaient que leurs pairs avaient plus d’amis, alors que seulement 31% croyaient l’inverse.